Source: Agence Mauritanienne d'Information
Les travaux de la 6e session ordinaire du comité régional de pilotage du projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) ont démarré jeudi au niveau de l’ancien palais des congrès de Nouakchott.
Ouvrant les travaux, le ministre des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane a indiqué dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, que le projet SWEDD a démontré, à travers une approche multisectorielle et une dimension régionale, qu’il s’érige en un bel exemple d’intégration régionale. Selon le ministre, le projet s’attaque à des questions fondamentales de vulnérabilité, qui ne connaissent aucune frontière et qui se posent à nos pays avec presque la même acuité.
Il a souligné que l’exploitation du dividende démographique est au cœur du programme de développement de l’Afrique tel qu’affirmé dans la position commune africaine post-2015, et dans l’agenda 2063 de l’Union Africaine et qui s’inscrit également dans les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
Poursuivant, le ministre a déclaré que le projet SWEDD vise à soustraire du joug de la pauvreté plus de 15 millions d’adolescentes et de jeunes filles au triple risque de déscolarisation, de grossesses et de mariages précoces. Le ministre a mis en exergue des résultats probants, tels que la réalisation d’un taux de rétention scolaire de plus de 96% chez les adolescentes, et une réduction de moitié des ruptures de stocks des produits contraceptifs, dans les zones d’intervention du projet.
Intervenant à cette occasion, la directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque Mondiale, Mme Boutheina Guermazi a rappelé que le projet SWEDD est une initiative régionale de grande ampleur, avec un ambitieux programme d’autonomisation des filles et des femmes en cours de mise en oeuvre dans plusieurs pays africains et par des institutions régionales.
Elle a ajouté que d’ici 2100, l’Afrique représentera 80% de l’augmentation de la population mondiale estimée à 4 milliards de personnes. L’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes est l'un des fronts sur lesquels il faut renforcer les actions, pour accélérer la transition démographique de l’Afrique.
De son côté, la commissaire à la promotion du genre, du développement humain et social pour l’Afrique Centrale, Mme Kepinga Yvette Ngandu, a souligné que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) accorde également une place importante à la protection des droits des femmes et à l’autonomisation de plus de la moitié de sa population, soit cent millions de personnes.
Elle a annoncé que l’objectif de la CEEAC à l’horizon 2021-2025 est l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel. La CEEAC rejoint le projet SWEDD dont les objectifs sont de nature à favoriser l'émergence de femmes modèles. Le projet doit contribuer à l’expansion des opportunités pour les femmes et les filles dans notre sous-région pour une société plus inclusive, a-t-elle conclu.
Pour sa part, la directrice du département de la santé, des affaires humaines et du développement de l’Union Africaine (UA), Mme Cissé Mariama Mohamed, a indiqué que l’agenda 2063 met les femmes et les enfants au centre de ses priorités. Plusieurs politiques ont été adoptés par nos Chefs d’Etat et de gouvernement pour promouvoir les droits et le bien-être de la femme, a-t-elle rappelé.
Prenant la parole à son tour, la directrice du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Mme Argentina Matavel a indiqué que cette 6e session ordinaire du comité régional de pilotage du projet SWEDD, revêt un caractère stratégique au regard des décisions majeures qui sont issues des échanges. Elle a ajouté que de 2015 à 2022, le projet SWEDD a parcouru un long chemin pour forger les objectifs permettant de surmonter les vulnérabilités des jeunes filles et des femmes afin de réduire les inégalités de genre et en faire des citoyennes et des actrices de développement économique et social dans nos pays.
Enfin, le maire adjoint de la commune de Tevragh Zeina, M. Cheikh Ould Brahim a mis en avant le ròle historique que la femme mauritanienne joue dans la construction de la famille et dans la préparation des générations futures. Pour lui, le projet SWEDD est une opportunité de réaffirmer cette valeur mauritanienne de placer la femme au coeur de l’oeuvre de construction sociale et partant, de toute action de développement.