Source: ONU Femmes Afrique
Le coup d’envoi de la campagne de dissémination à grande échelle a été donné jeudi 9 juin par le conseiller du Ministre d’Etat, Ministre de l’Entrepreneuriat, des Petites et Moyennes Entreprises, Popol Biabia, en présence du Représentant Résident de ONU Femmes, Adama Moussa, la conseillère du Ministre du Genre, Famille, Enfant, Mme Clémence Mujinga et le Coordinateur National du PADMPME (Projet d’Appui au Développement de Micro, Petites et Moyennes Entreprises), Alexis Mangala. Etaient également présentes, les institutions étatiques qui oeuvrent pour l’amélioration du climat des affaires des femmes tels que ANADEC, Guichet Unique de Création d’Entreprise, ANAPI, Institut National de la Statistique, ainsi que les organisations des femmes entrepreneures regroupées au sein du Consortium National de Plaidoyer et Sensibilisation pour l’Entrepreneuriat Féminin (CONAPSEF) et le Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO), partenaires de ONU Femmes dans le projet de réforme et de dissémination des textes de lois en faveur des femmes.
Ce lancement marque la fin de la phase pilote de dissémination. Plusieurs associations de femmes entrepreneures, sur la base du volontariat et du militantisme, ont sillonné depuis le mois de mars les marchés, les écoles et autres lieux de rassemblement à Kinshasa, Matadi, Lubumbashi et Goma pour faire connaître les 5 lois choisies pour cette phase pilote. Elles ont ainsi sensibilisé sur le code de la famille, le code du travail, la loi sur les violences sexuelles, le traité de l’OHADA et le décret sur le guichet unique de création d’entreprise.
Dans son mot d’ouverture, le représentant du Ministre de l’Entrepreneuriat et des PME a commencé par informer le public que le projet de loi sur l’entrepreneuriat et les start-ups a été déposé au bureau de l’Assemblée Nationale. Il a invité tous les acteurs et actrices présent(e)s dans la salle, selon leurs capacités et leur milieu d’intervention, à soutenir cette activité. En effet, si ce texte de loi est accepté, on ne parlera plus de ces 5 textes de lois sur lesquels ONU Femmes et ses partenaires ont sensibilisé pendant la phase pilote, parce que certaines auraient trouvé réponse grâce à l’adoption de cette loi en intégrant le genre. Il a aussi donné une deuxième information capitale en ces mots: “Le gouvernement de la RDC est en pourparlers avec la Banque Mondiale pour obtenir la mise en œuvre du projet TRANSFORME à travers lequel un volet important concernant les femmes sera largement pris en compte.”
La Représentante du Ministre du Genre a exhorté les femmes à connaître les lois qui les protègent. “Il y a longtemps qu’on a abrogé le texte sur l’autorisation maritale, mais on constate souvent que les femmes ne connaissent pas cette loi”, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, le coordinateur du projet PADMPME a rappelé que des ateliers de consultation ont été organisés avec des partenaires publics et privés, présents dans la salle, afin d’identifier les moyens les plus appropriés de dissémination. “Les outils potentiels pour la dissémination incluent les instruments de marketing social et de campagnes pour le changement de comportements: les radios communautaires, les émissions de télévision y compris des feuilletons, des affiches, des insertions dans les journaux, des bandes dessinées, et d’autres moyens de sensibilisation hors-média tel que le théâtre et les chansons dans les langues locales,” a-t-il précisé.
Après avoir salué le mérite de la femme entrepreneure, le représentant de ONU Femmes a rappelé que la mission de ONU Femmes au sein du PADMPME vient renforcer ce que l’organisation faitière pour l’autonomisation de la femme faisait déjà. “Nous avons engagé un processus de phase pilote qui nous permet de dire si on doit faire la dissémination des lois, quelles sont les lois sur lesquelles on doit mettre l’accent,” a-t-il déclaré.
ONU Femmes a déjà identifié dans les 4 villes où sont mises en œuvre les activités du PADMPME, quelques partenaires pour l’appuyer dans la dissémination des textes favorables à l’entrepreneuriat des femmes et le plaidoyer. En ce qui concerne la ville de Kinshasa, CAFCO va s’occuper de la dissémination. “CAFCO considère que les actions qui seront menées dans le cadre de ce projet, vont contribuer à impliquer autant la femme elle-même que les décideurs à accompagner les initiatives des femmes entrepreneures,” a déclaré la représentante de cette organisation lors de cette cérémonie. Le plaidoyer sera porté par CONAPSEF qui regroupe en son sein 12 organisations de femmes entrepreneures qui ont comme ambition commune de fédérer les associations des femmes entrepreneures pour servir d’interface nationale, régionale et internationale.
Dès le lancement officiel de la campagne par le représentant du Ministre de l’Entrepreneuriat et PME, les officiels ont visité les stands installés dans la grande salle du Pavillon 22 de la FIKIN. Ces stands étaient tenus par l’ANADEC, l’ANAPI, l’INS et le Guichet unique qui a été délocalisé et mobilisé pour enregistrer sur place les femmes entrepreneures désireuses de quitter l’informel.
Après la cérémonie solennelle, les participants se sont retrouvés en atelier pour suivre et échanger sur la présentation de l’esquisse du plan de communication pour le changement de comportement ainsi que le profil de la femme entrepreneure.
L’objectif du projet PADMPME est de soutenir la croissance des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) et d’accroître les possibilités d’emploi et d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans certaines régions. ONU Femmes intervient dans ce projet sous la composante “Amélioration de l’environnement des affaires” pour aider les femmes à connaître et à exercer leurs droits économiques et à bénéficier des mêmes opportunités en entrepreneuriat et emplois. Pour rappel, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a obtenu de la Banque Mondiale un crédit pour financer le PADMPME, dans le cadre de sa stratégie de développement du secteur privé.